Bonjour à tous ! Me voici de nouveau au VMworld, pour une année de plus ! Comme twitté ce matin, les années défilent à vitesse grand-V, à tel point que présentement, j’en suis à ma septième, rien que ça ! Sept ans pendant lesquels le discours de VMware a évolué, s’est consolidé autour d’une idée maîtresse qui est parfaitement résumée par Pat Gelsinger, lors de la general Session de ce matin, par “Any cloud, Any application, Any device”.
Le fait est qu’aujourd’hui, pour fêter les 10 ans d’existence du salon en Europe, VMware porte aujourd’hui une offre quasi complète dans tous les domaines de l’IT.
Retour sur la grand-messe d’ouverture…
Cette évolution du discours et de la stratégie de la société est très bien illustrée par la timeline des VMworld et de leur slogan. Depuis la généralisation de la virtualisation serveur, en passant par le SDDC et l’ouverture au Cloud, via la virtualisation du réseau LAN puis du WAN, tout devient possible ou presque et on peut envisager l’avenir d’une production informatique comme la banalisation de l’usage de tous ces composants.
En introduction, Pat Gelsinger a insisté sur les efforts de VMware à limiter l’impact de ses activités sur la planète, et à annoncé que la société avait atteint la neutralité pour ce qui concerne les émissions de CO2. Un bel effort, qui cache aussi toutes les difficultés que peuvent avoir d’autres entreprises dont les contraintes budgétaires ne sont pas les même. C’est un sujet complexe, mais le fait est que dans certains domaines, la démarche écologique peine à entrer dans l’équation… même une fonction comme DPM sur vSphere est souvent écartée par crainte que “ça se mette à ramer”… je me demande qui va vraiment ramer dans 50 ans, nos enfants sans doute …
Le CEO de VMware a organisé sa présentation (assez sobre, comparée aux années précédentes) autour de 4 axes : le Cloud, la mobilité généralisé, l’arrivée tonitruante de l’intelligence artificielle (Machine Learning principalement, mais pas que) et le désormais incontournable IoT couplé au Edge computing. De son point de vue, ces 4 grands domaines constituent les différents “Super-Pouvoirs” de la technologie, permettant de concrétiser à peu près n’importe quel projet aujourd’hui et se faisant de résoudre de nombreux problèmes dans le monde. A ce titre, il prend l’exemple de l’ONG “Mercy Ships”, dont l’originalité consiste à amener des capacités médicales dans les régions qui en ont le plus besoin à l’instant T via des navires hôpitaux (et qui utilise les produits VMware)
Ce qui m’a frappé durant une grande partie de la présentation c’est l’omniprésence du réseau, à tel point que désormais VMware considère une application comme un réseau chargé de délivrer un service, ni plus ni moins. Le réseau est aussi une des dernières briques à encore être à la traine en matière de virtualisation : même si on parle beaucoup de NSX, plus récemment du SD-WAN (Software Defined WAN), Pat Gelsinger rappelle que les opérateurs de télécommunications restent un bastion où le hardware est encore la pierre angulaire de leur business (avec, à peine 10% de virtualisation au compteur d’après lui, outch !).
Un autre problème critique largement abordé durant la keynote est la sécurité. Le constat est sans appel : nous courons tous après les patchs au jour le jour, alors que les failles ont même pris de l’avance sur nous. Désormais nous sommes à la merci des failles 0-days ou même de vulnérabilités impossible à mitiger sans y laisser toute l’énergie (et l’argent) qu’il nous reste (relisez mon billet sur la faille Intel L1TF …). Sombres perspectives … si l’on ne fait rien.
Pour mitiger globalement le risque et limiter autant que faire se peut notre exposition aux attaques, VMware propose App Defense, une fonction intégrée sur chaque VM et implantée au coeur de nos Data Centers réalisant en temps réel une analyse comportementale de nos environnements de production via du Machine Learning et présentant des contremesures en fonction des déviances constatées (c’est très résumé, mais je vous ferai un retour dans un billet dédié dès que possible).
Les 4 Super-pouvoirs de l’IT ont été déclinés les uns après les autres avec quelques focus particuliers. On peut notamment citer l’étroite collaboration de VMware et d’IBM sur le cloud ; d’ailleurs, il n’aura échappé à personne que l’annonce récente du rachat de RedHat par big blue a quelque chose à voir avec la stratégie de la société ^^.
S’en est suivi une série d’annonces de rachat par VMware comme Cloud Health (un grand nom dans la gestion d’environnements cloud, voir ici). Cela lui permet d’avancer les extensions “Cloud” de ses gammes vRealize Operations et vRealize Automation : VMware Cloud Operations et VMware Cloud Automation.
Kubernetes a eu aussi le droit à ses quelques minutes de gloire, avec l’annonce de l’acquisition de la société Heptio, un spécialiste de l’orchestrateur (support, expertise, consulting et produits compagnons en Open Source). VMware ici est plutôt pragmatique : Kubernetes a complètement supplanté Docker Swarm dans le marketing IT, il fallait qu’elle y soit aussi.
Enfin, Pat Gelsinger a présenté la fonction patch management de Workspace One, capable, selon lui, de résoudre la majeure partie des problèmes de gestion des mises à jour des milliards de centaines de millions de PC, Mac et terminaux mobiles divers. L’accent a été mis sur la capacité de l’outil à gérer les problèmes de qualifications des applications en production lors de l’arrivées d’updates Windows 10 (qui est un bonne exemple, ceci dit). Malgré les 2/3 slides présentés, j’avoue que je reste dubitatif sur le potentiel d’économie de temps réalisée. Il faudrait regarder cela sur un vrai environnement avec plus de 200 applications, comme chez-nous. Vous venez tester ça quand vous voulez, Pat ^^
Le mot de la fin est tout un symbole de mon point vue : autour d’un petit RaspBerry Pi, le CEO de VMware et son CTO annoncent que ESXi tourne sur cette machine … cela fait écho à une des annonces les plus importantes du VMworld de Las Vegas en Août dernier, ESXi sur ARM64 (voir mon billet ici).
Globalement, j’ai trouvé personnellement que cette keynote manquait un peu de punch, comparée aux précédentes. Même si certains messages importants sont passés, cela manquait aussi d’annonces sexy ^^, mais bon, on ne peut pas avoir un vSphere Next tous les ans non plus.
Je ne peut aussi m’empêcher, sans doute par chauvinisme, de pester encore face à la sous-représentation d’OVH dans les slides sur l’offre VMware dans le cloud hybride et le cloud public… OVH serait-il le mal-aimé des champions du cloud, juste parce qu’il ne fait pas partie du sérail de la côte Ouest… je m’interroge… qu’en pensez-vous ?
N’hésitez pas à me contacter par twitter ou messagerie si vous souhaitez échanger ou obtenir des détails sur certains points que j’aurais trop survolé.
A bientôt pour un prochain billet taggé VMworld biensûr :)
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