Vous avez sans doute eu l’occasion de lire ça et là : VMware annonce céder sa branche vCloud Air, son cloud maison, à notre champion Européen de l’hébergement, OVH. Nul doute que le buzz est en route en ce moment, tant au sein des salons feutrés des forums IT que via la presse étrangère et notamment Anglo-saxonne. En effet, si bon nombre de sites d’information IT restent relativement neutres sur cette cession et essayent juste d’analyser froidement l’intérêt des deux sociétés à réaliser ce deal, d’autres comme ChannelWeb, par exemple, étrillent carrément l’hébergeur Français, si “bête” d’avoir accepté telle opération.
Petite analyse à chaud …
Le fait est que de prime abord, autant, coté VMware, on peut facilement comprendre les raisons de la vente, autant, coté OVH, on peu sembler quelque peu dubitatif. Du coté de l’éditeur de logiciels, vu le “modeste” chiffre d’affaire de vCloud Air et les annonces récentes de partenariat avec Amazon (détaillées lors du VMworld 2016), tout semblait indiquer que le cloud de la société serait, tôt ou tard, sinon vendu, du moins en tout ou partie démantelée.
De son coté, quel bénéfice(s) peut réellement retirer OVH d’un tel accord ? Personnellement, j’y vois de nombreuses raisons fondamentales. D’une part, OVH est un partenaire de longue date de VMware et a développé tout un ensemble de produits et solutions basées sur les technologies de l’éditeur américain. Nul doute dans ces conditions que les relations historiques entre les deux sociétés soient fortes et bonnes (voir mon billet à ce sujet). Cela donne à OVH les compétences et l’expérience pour assurer la continuité de vCloud Air. Ensuite, même si l’activité vCloud Air de VMware reste très minoritaire dans son bilan financier, il porte tout de même une certaine légitimité et doit disposer de quelques clients stratégiques pour OVH. Enfin, comme évoqué par Octave Klaba lui-même dans un mail récent sur les mailing list du fournisseur, la technologie d’interconnexion derrière vCloud Air permet d’envisager une hybridation des productions encore plus transparente et lui donner un avantage sur certains de ses concurrents Européens.
Quoi qu’il en soit, histoire de répondre un peu légèrement à nos chers amis d’outre Atlantique et au risque de paraître un brin chauvin, certains investisseurs U.S. doivent voir d’un mauvais œil qu’un banal et pauvre Frenchy qui “essaye de jouer dans la cours des grands” soit choisi par VMware au détriment d’autres prétendants sous des longitudes plus proche du GMT+8 …
Et, comme je le faisais remarquer très récemment lors de l’Axians Tour à Nantes, je suis un peu excédé qu’OVH ne soit jamais mentionné à coté d’Amazon, Microsoft et Google quand on parle de cloud hybride ou public : on est en Europe, nous devons AUSSI promouvoir les solutions Européennes ! un peu de fierté messieurs les markéteux ! … espérons que cette annonce fasse bouger les choses :)
OVH, vers l’infini et au delà !
Sources : Silicon.fr , ChannelNews