Petite update du billet à 23h30 : annonce de la GA de vROps for Power Systems
On les avait presque oubliés, après les grandes années 80/90 (IBM36/38, AS400, IBM Global Services etc.), où ils étaient LA référence (toujours très chère, mais référence tout de même) dans le matériel, l’intégration et le consulting. Et puis … petit à petit, IBM s’est fait plus discret, voir confidentiel, en tout cas du point de vue de l’IT de ces 10 dernières années. Il faut dire qu’avec la revente successive à Lenovo de son segment PC/Notebooks et plus tard le reste de sa division x86, big blue a perdu un peu contact avec le monde qu’on appelait encore “Open”.
Pour autant, à défaut de faire le buzz, IBM, comme souvent, a continué à se moderniser et suivre les grandes tendances du marché, notamment autour du Cloud. A tel point qu’aujourd’hui, grâce à un partenariat visiblement très fort, IBM revient sous le feu des projecteurs avec son offre IBM Cloud …
J’ai passé quelques dizaines de minutes au booth de la société pour comprendre leur offre et en quoi elle se voulait différente des autres fournisseurs de cloud, déjà nombreux et bien installés.
Tout d’abord, l’approche d’IBM se veut premium (comme souvent d’ailleurs), dans le sens ou ses SLAs associés sont ambitieux et structurants. D’ailleurs IBM ne s’en cache pas : son offre est tout simplement destinée à héberger des environnements de production “mission critical”, là ou d’autres fournisseurs auront une approche IAAS beaucoup plus standard, se positionnant uniquement sur de la fourniture de puissance de calcul packagée pour la rendre efficace et plug’n play.
En terme de plateforme justement, IBM ne réinvente pas la roue, il présente une interface relativement commune et facile à appréhender pour construire son offre sur mesure. Vous dimensionnez vos clusters avec un assistant classique basé sur vSAN (ou un datastore NFS si vous souhaitez rester plus conservateur) et NSX, le tout piloté par vCenter. Le patch management est intégré, même si vous disposez d’un accès complet aux ressources techniques et que mécaniquement, vous pouvez choisir d’utiliser directement update manager. Le materiel disponible, offre premium oblige, est globalement du plus haut niveau avec des disques exclusivement flash et même des options pour utiliser des disques de cache en NVMe.
Mais … en quoi c’est “différent” des autres, allez-vous me rétorquer. Très bonne question ! Le discours d’IBM à ce sujet est clair : nous vous devons le meilleur service, avec par exemple une garantie de remplacement d’un composant défectueux en moins de 2 heures ainsi que des serveurs disposant des meilleurs niveaux de redondances actuels. D’autre part, une fois votre environnement provisionné, vous disposez directement d’un nombre impressionnant de templates d’applications déployables directement en quelques clics dont beaucoup sont issues des développement d’IBM, évidemment.
Même si, sur le papier, on ne peut pas dire que IBM soit vraiment révolutionnaire, j’avoue que le speech de l’expert avec qui j’ai discuté, en mettant souvent les pieds dans le plat, du genre “mais, vis à vis par exemple d’OVH et son offre vSphere as a Service / Full Stack , en quoi vous vous démarquez ?”, m’a semblé cohérent. IBM ne considère pas aujourd’hui être en concurrence frontale avec notre champion européen, pour ne citer que lui. La société a l’ambition de prouver aux entreprises capables de se payer ses services que le cloud peut être aujourd’hui un support d’une production critique. Elle joue aussi sur sa notoriété historique bien sûr, mais aussi avec des arguments qui peuvent peser auprès de certains DSI.
Histoire d’enfoncer le clou, le rachat tout récent de Red Hat pour la bagatelle de 34 milliards de dollars finira de convaincre la plupart des sceptiques que IBM n’a pas l’intention de laisser le gâteau du cloud à ses pure players.
Alors ? IBM is back ? L’avenir nous le dira, mais les efforts de communication sont là, comme les intentions !
Update : comme si ça ne suffisait pas, VMware vient d’annoncer la GA de vROps for Power systems, une preuve de plus que le partenariat VMware/IBM est très, très profond ^^ (plus d’infos ici)