Depuis le rachat de VMware par Broadcom, à peu près tout le monde (en Europe, en tout cas) se pose la question de savoir comment remplacer – ou du moins limiter l’importance – de VMware au sein des environnements de production. Voici quelques réflexions personnelles qui me tourmentent en ce moment.

Vous connaissez mon attachement à toute la technologie de virtualisation de cette société à laquelle j’ai consacré près de 15 ans de ma vie professionnelle. Elle a grandement influencé les directions que j’ai contribuer à faire prendre à mon établissement pendant toute cette période. Quel choc, donc, quand Broadcom a repris les rênes et réorienté de manière massive la politique financière de cette pépite de la Silicon Valley ! Le fait est qu’après une phase de sidération, suivie d’un moment de profond dépit, il fallait se reprendre et rebondir.

Bien sûr, j’avais déjà testé des hyperviseurs alternatifs, comme tout bon geek qui se respecte. Mais clairement, aucun n’arrivait à la cheville de VMware, sauf peut-être Nutanix, depuis quelques années, avec AHV. Et ne parlons même pas de Microsoft : bien que son socle soit intéressant, notamment avec Windows WSL et Hyper-V, il n’était pas tout à fait au niveau en termes de richesse d’écosystème et de partenaires certifiés.

Désormais, VMware se tournant à fond vers les très grands comptes, voire les hyperscalers, avec les finances qui vont avec, il fallait trouver une autre solution qui puisse répondre, ne serait-ce que partiellement, à la question d’une alternative crédible, à l’échelle d’une ETI française comme la nôtre. Cette problématique concerne aussi, bien sûr, les PME, qui se retrouvent encore plus démunies aujourd’hui.

Vous le savez, j’avais déjà partagé, il y a plusieurs années, mon expérience personnelle sur XCP-ng (vous pouvez retrouver ce billet sur cet hyperviseur ici même). D’autant plus que nous avons réalisé un PoC au sein de nos environnements internes tout au long de l’année 2023, sans pour autant transformer l’essai, malheureusement. La raison en est relativement simple et facile à expliquer : il nous était impossible d’y consacrer le temps et l’énergie nécessaires. Surtout, nous nous sentions vraiment seuls, sans partenaires intégrateurs capables de nous aider ou de nous accompagner en termes de formation ou de montée en compétence. Or, là encore, ce n’était clairement pas notre métier !

D’ailleurs, je n’en veux absolument pas à Vates pour le peu d’assistance ou le manque d’investissement consacré à notre défi. Car, techniquement, c’était une solution intéressante, avec beaucoup de potentiel à l’époque. Mais la petite société grenobloise n’avait ni les même objectifs ni la même stratégie que la notre, et je le comprend parfaitement.

Au final, nous nous sommes quittés bons amis. Bref, il fallait essayer autre chose.

Puis, plus récemment, en échangeant beaucoup avec nos collègues d’autres institutions et en constatant les progrès importants réalisés ces dernières années par Proxmox en matière de développement du tissu des intégrateurs IT en France, il nous est apparu que cette alternative pouvait représenter un socle intéressant à étudier.

Parallèlement, puisque nous utilisons depuis longtemps la technologie Citrix et à la lumière de l’expérience acquise via XCP-ng, il nous a semblé pertinent d’examiner si l’exploitation de la stack complète, hyperviseur inclus, pouvait répondre à nos besoins pour nos environnements de production Citrix.

Au final, se dessinait déjà une alternative potentielle, orientée vers une segmentation de notre engagement auprès de nos utilisateurs :

  • une production « metal », avec des engagements forts et un niveau de QoS critique, basée sur la stack VMware (VCF et NSX), qui reste, quoi qu’on en dise, un environnement incontournable pour nous (en tout cas pour l’instant) ;
  • une production « non-metal », pour les besoins moins critiques, avec un engagement plus léger, basée sur un ou plusieurs clusters Proxmox ;
  • enfin, une stack Citrix pour nos environnements clients légers et la publication d’applications, un domaine où nous avions déjà toute l’expérience et le recul nécessaires.

Il ne restait plus qu’à mettre en mouvement cette évolution globale de nos choix technologiques. C’est ce sur quoi nous travaillons actuellement, d’arrache-pied. Évidemment, cela va demander beaucoup de travail, mais cela en vaut la chandelle, je pense.

Les deux articles réalisés précédemment sur XCP-ng :

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